Depuis la Cène, ceux que l’on appelle "les ministres de l’Eucharistie", et au premier rang desquels on peut citer les apôtres, perpétuent « au nom » du Christ l’unique sacrifice de Jésus sur la Croix en le rendant présent, en l’actualisant.
L’Eglise nous dit : « le Seigneur, voulant unir les fidèles dans un corps (l’Eglise) où « tous n’ont pas la même fonction » (cf Rm 12,4), a consacré certains hommes qui ont par le sacrement de l’ordre le pouvoir d’offrir le sacrifice et de remettre les péchés » (cf Presbyterum Ordonis).
Lorsque le prêtre célèbre la messe, il utilise la première personne du singulier « Ceci est mon corps », « vous ferez cela en mémoire de moi » puisqu’il agit en la personne du Christ.
Ainsi, la mission du prêtre aujourd’hui est de continuer celle de Jésus. (à la différence de la vie monastique qui pousse son auteur à reproduire la sainteté du Christ). Ce n’est pas un pouvoir (au sens politique du terme) que le prêtre reçoit, mais une grâce particulière qui lui permet d’être pleinement au service.
Il est clair que les apôtres relèvent d’un choix totalement libre de la part Jésus. On ne l’explique pas. Il ne faut pas chercher dans la foi à tout expliquer. C’est le Mystère de la Foi que l’on proclame après la consécration.
« Si le Christ - par un choix libre et souverain, bien attesté dans l’Évangile et dans la tradition constante de l’Église - a confié seulement aux hommes le devoir d’être « icône » de son visage de « pasteur » et d’« époux » de l’Église à travers l’exercice du sacerdoce ministériel, cela n’enlève rien au rôle des femmes, comme du reste à celui des autres membres de l’Église »
Il est intéressant de voir que le Christ a posé son choix, d’une manière libre et forte. En effet, les Évangiles et les Actes des Apôtres montrent bien que cet appel s’est fait selon le dessein éternel de Dieu : le Christ a choisi ceux qu’il voulait (cf. Mc 3,13-14 ; Jn 6,70) et il l’a fait en union avec le Père, « par l’Esprit Saint » (Ac 1,2), après avoir passé la nuit en prière (cf. Lc 6,12).)
Puisque Jésus a choisi des hommes comme apôtres, l’Eglise - le Corps du Christ - fidèle au choix du Seigneur, appelle des hommes à Son service. A travers elle c’est le Christ, prêtre et époux de l’Eglise qui continu d’agir comme il l’a fait pour choisir ses apôtres dont il a fait le fondement de son Eglise (cf Ap 21,14 et Ordination Sacerdotalis - Jean-Paul II) .
A l’image de Marie, la femme est configurée à la vocation matrimoniale à la maternité : c’est elle qui donne la vie, qui porte la vie. Les femmes sont gardiennes de la vie, de l’Evangile de la Vie. L’Église voit en Marie la plus haute expression du "génie féminin", elle n’a pas le même rôle que l’homme : "Homme et femme il les créa". L’homme et la femme ont des fonctions, des sensibilités, des formes, des forces, des attitudes différentes. Dieu ne donne pas le même rôle à l’homme et à la femme. Ils sont complémentaires, en quelque sorte, le Créateur, dans sa Sagesse a réparti les rôles. La mission qu’il donne à la femme est tout aussi importante que celle de l’homme : ce n’est simplement pas la même.
C’est également à la lumière de l’Evangile qu’il faut saisir l’importance des femmes dans l’histoire du Salut. Le Verbe fait chair vient au monde par la libre acceptation, d’une femme : Marie. A plusieurs reprises Jésus nous montre des femmes en exemples : Marthe et Marie, la Anne, Elisabeth, la Cananéenne, la samaritaine, la veuve de Naïm... Sur le chemin de croix et au calvaire ce sont encore des femmes qui sont présentes et au matin de Pâques ce sont des femmes qui reçoivent en premier la Bonne Nouvelle de la Résurrection. La place de ces femmes de l’Evangile et en premier lieu celle de Marie montre bien le rôle absolument indispensable que les femmes ont à jouer dans l’Eglise et dans le monde.
« Le fait que le sacerdoce ministériel soit exclusivement réservé aux hommes n’empêche en rien les femmes d’accéder au coeur de la vie chrétienne » « Pour tous les chrétiens, elles sont appelées à être des modèles et des témoins irremplaçables de la manière dont l’épouse répond par l’amour à l’amour de son époux ». Benoît XVI
L’attrait du sacerdoce de certaines femmes, si noble et compréhensible qu’il soit, ne constitue pas encore une vocation. En effet, l’auteur de l’Epître aux Hébreux nous dit « Et nul ne s’arroge cette dignité ; il faut y être appelé de Dieu, comme Aaron. » (He 5,4) . Celle vocation, en effet, ne saurait se réduire au seul attrait personnel, qui peut demeurer purement subjectif.
Le sacerdoce étant un ministère particulier dont l’Eglise a reçu la charge et le contrôle, l’authentification par l’Eglise - corps mystique du Christ - se trouve ici indispensable : c’est l’appel de Jésus qui résonne dans celui de l’Eglise : Son corps. Cet appel fait partie constitutive de la vocation. En effet Le Christ a choisi et choisi encore aujourd’hui « ceux qu’il veut » (Mc 3,13).
Cependant, il y a une vocation universelle de tous les baptisés « à l’exercice du sacerdoce royal par l’offrande de sa vie pour Dieu et le témoignage comme louange de Dieu » comme nous le rappelle Jean-Paul II : « les fidèles laïcs participent, pour leur part, à la triple fonction de Jésus-Christ : sacerdotale, prophétique et royale. » (Christifideles Laici n°14)
L’appel au sacerdoce ministériel est avant tout un appel de Jésus qui choisit, comme il l’a fait pour ses apôtres et d’une manière parfaitement libre, des hommes pour servir l’Evangile et l’Eglise.