La théorie du « gender » fait son apparition dans les manuels scolaires de la rentrée 2011 et sera enseignée aux élèves du lycée des filières générales. Face à ce courant d’idées élevé au rang de vérité scientifique, des voix s’élèvent dans l’Eglise pour dénoncer une négation de la différence naturelle des sexes et la promotion d’une « sexualité complètement désarticulée ».
Le principe de cette théorie s’appuie sur la distinction radicale chez la personne humaine entre son sexe biologique et son identité sexuelle. Si le sexe biologique est déterminé dès la naissance, l’identité sexuelle est « la perception subjective que l’on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle » (selon la manuel Hachette), et est le fruit d’un climat culturel et d’un conditionnement social. Le garçon qui se rue sur un camion et la petite fille sur une poupée serait ainsi le résultat de représentations sociales transmises, sans relation avec le sexe biologique. L’être humain doit donc demeurer libre de construire sa propre identité sexuelle. Indépendante de l’identité sexuelle de la personne, l’orientation sexuelle devrait quant à elle être un choix totalement libre selon ses désirs.
Aucune explication rigoureusement scientifique ne semble le confirmer. Au contraire les observations scientifiques tendent à montrer que l’être humain est identifié comme fille ou garçon dés la conception , et cette différenciation reste inscrite dans chacune de nos cellules tout au long de notre vie. Selon l’Américaine Lise Eliot, neurobiologiste aguerrie : « Oui, garçons et filles sont différents. Ils ont des centres d’intérêt différents, des niveaux d’activité différents, des seuils sensoriels différents, des forces physiques différentes, des styles relationnels différents, des capacités de concentration différentes et des aptitudes intellectuelles différentes ! ». La théorie de gender relève donc davantage du débat et d’une théorie extrascientifique qui n’a pas sa place dans un programme d’enseignement scientifique.
Cette idéologie répond sans doute à la tentation orgueilleuse de ne chercher à ne dépendre que de soi-même , à s’échapper d’une loi naturelle qui semble nous être imposée. Le refus d’être identifié comme homme ou femme à notre naissance s’exprime en substituant le concept de masculin et féminin, construit lors de la croissance de la personne, qui pourrait être modifiable.
L’épanouissement de la personne ne viendrait-il pas au contraire de l’acceptation, de l’accueil de ce qu’elle est, de ce qu’elle a reçu comme un don ?
Certains psychanalystes, comme Tony Anatrella et Jean-Pierre Winter, alertent par ailleurs sur les risques que la théorie du gender fait courir à la préservation du lien social et la structuration psychique de la personne. L’altérité sexuelle, dans sa vision réaliste, situe l’homme et la femme « dans une égalité en dignité et dans une relation fondée sur la complémentarité » qui permet leur coopération, nécessaire à la constitution du lien social. Les idées véhiculées par la théorie du genre enferment dans le « modèle du ‘nous sommes tous pareils’, selon l’idée du même et du semblable » où chacun « est sommé de rester dans une économie narcissique auto-suffisante ». En niant la différence, ce discours empêche l’ouverture de l’individu à l’altérité et « sépare, divise et invite chaque sexe à rester chez soi », constatent-t-ils.